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Projet "Phildéduc" - Axe 2

Colloque International "Corpus philo : corpus à(p)prendre"

Université Grenoble-Alpes 20-22 novembre 2019

Le programme est en ligne et les inscriptions sont ouvertes

Corpus à(p)prendre

Le corpus est constitué de transcriptions orthographiques de discussions philosophiques conduites dans un collège de la ville de Grenoble (Collège Vercors, partenaire d'un projet de recherche-action) et dans une classe primaire en milieu rural (niveau CE2-CM1). Ce corpus est issu de la thèse de Anda Fournel (2018), Analyse pragmatique et actionnelle de l’acte de questionner. Le questionnement chez des élèves de primaire et de collège pratiquant la philosophie à l’école, Grenoble : Université Grenoble Alpes[1].

Quelques mots sur cette pratique : il s'agit de séances de discussions philosophiques menées avec des enfants/jeunes. C'est une pratique de dialogue dont l'objectif est d'apprendre aux participants à penser et raisonner ensemble. Elle trouve son origine dans le courant de philosophie pragmatiste dont J. Dewey, créateur d’une « école laboratoire », en est un des fondateurs. Sa conception éducative rejoint les idées et projets de M. Montessori, C.B. Freinet, J. Korczak et bien d’autres. M. Lipman et ses collaborateurs ont formalisé la démarche de « communauté de recherche philosophique » aux Etats-Unis, dans les années 1970. En France, depuis les années 1990-2000,  ces pratiques ne cessent de se développer.

Ce qui caractérise les échanges langagiers à l’œuvre dans ces activités réflexives c'est la mobilisation de différentes formes de pensée : critique ou logique, créative, et soucieuse des autres. Lorsqu’il y a argumentation, c'est moins pour convaincre l'autre de la véracité d’un  point de vue que pour s'interroger collectivement sur ce qui le fonde, sur ses limites et implications.

Donnons maintenant la parole à Anna[2] qui explique pourquoi elle « adore ces discussions » :

294 Anna : ben en fait euh::: en fait // au début on était partis sur la question de Jacques et là on a un peu dévié du sujet // en fait dès qu’on pose une question et ben on (ne) met pas / on (ne) mets pas une minute top chrono et ben:: on a dévié sur une autre question et après tac tac tac et ça fait une discussion à l’infini // là / là on n’est plus du tout sur la question de Jacques quoi // on est totalement sortis du sujet

295 Enseig. : merci Anna // tu nous recentres euh sur notre sujet // là on est un petit peu partis on a fait digression mais c’est aussi / ça montre aussi que le fait de poser une question ça a amené une autre question puis ça a amené une autre question et comme ça de question en question on peut s’éloigner // mais ça peut être intéressant aussi // que les questions amènent d’autres questions // c’est ce que tu voulais dire Anna

296 Anna : c’est pour ça que j’adore ces discussions

Deux autres extraits, un peu plus longs, sont téléchargeables ICI.

Le corpus proposé aux contributeurs est constitué de 6 séances ;

  • 2 en classe primaire
  • 2 en classe de 5è et de 6è de collège
  • 2 dans le cadre du club philo du collège

Cela pourra permettre de prendre en compte dans l'analyse des variables comme :

  • le niveau scolaire : primaire /vs/ collège
  • l’âge : CE2 / CM1 / 6è / 5è
  • le dispositif : classe (= activité obligatoire prévue dans l'emploi du temps) /vs/ club (élèves volontaires dans un créneau « non scolaire »)
  • la taille du groupe : classe entière / demi-classe / groupe plus restreint (club)
  • le genre : filles /vs/ garçons


[1]             https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01841459/document

[2]             L’extrait est tiré de la discussion « Pourquoi on se pose des questions ? » menée et enregistrée en 2015-2016, auprès d’une classe de CE2-CM1.

 

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